Saint-Martin, l’Européen

L’église est dédiée à Saint Martin de Tours

Aujourd’hui, Martin est le patronyme le plus fréquent en France, où 246 communes portent son nom et plus de 3 700 églises sont placées sous son vocable ; son nom de baptême est devenu le nom de famille le plus fréquent de France.

L’église est dédiée à Saint Martin et vous trouverez un vitrail représentant Saint Martin dans l’axe de la nef, au-dessus du maître-autel.

Un peu d’histoire

Martin a vécu au IVème siècle, un siècle qui donne à l’Eglise un statut officiel et quelques grandes figures comme St Augustin ou St Jérôme.

Il est né en 316 dans un milieu relativement modeste puisqu’en fin de carrière son père est tribun militaire à Sabaria, ville de garnison en Hongrie. Son père est païen et c’est en l’honneur de Mars qu’il appelle son fils Martinus.

En tant que fils de tribun il est obligé, à 15 ans, de s’engager dans l’armée. Il y restera 22 ans. C’est dans cette période que se situe l’épisode du manteau partagé avec un mendiant aux portes d’Amiens, retenu par la postérité pour représenter St Martin. Le manteau en cape, capella en latin, deviendra chapelle en français.

Mais la vie militaire n’est pas celle ou s’épanouit Martin. Il y mettra fin de lui-même par la première objection de conscience que connait l’histoire en refusant devant l’Empereur d’aller se battre contre les barbares à Worms. C’est alors qu’il quitte l’armée et commence ses années de formation ecclésiastique après d’Hilaire, l’évêque de Poitiers. Formation ecclésiastique parce qu’il sera ordonné, toujours pas Hilaire, exorciste puis exercera les fonctions de diacre sans toutefois en avoir le titre. Formation spirituelle ensuite par le combat qu’il mènera aux côtés d’Hilaire contre l’hérésie arienne qui rejette, à l’encontre du credo nicéen, l’unité du Père, du Fils et du St Esprit. C’est à cause de ce combat que Martin sera forcé à l’exil et découvrira le monachisme qu’il est le premier occidental à pratiquer même après son élection mouvementée à l’Evêché de Tours, mouvementée parce qu’elle s’est passée par acclamation populaire contre la volonté de la hiérarchie. Il remplit sa nouvelle charge avec la conviction musclée d’un ancien soldat.

 Mais pour autant Martin ne néglige pas la vie monacale et alterne coups de main et prières au monastère qu’il fonde à Marmoutier non loin de Tours, un des premiers en Gaule. Martin meurt à 81 ans en 397, sur un lit de cendres, abîmé dans la prière.

Il n’a pas laissé d’écrits. L’unique source utilisée ici pour retracer sa vie est la « Vita Martini » racontée par Sulpice Sévère*, son ami, qui permet cependant de saisir assez bien le personnage qu’était Martin. On sait de lui que son aspect était négligé, mal coiffé, mal habillé, il n’avait rien de la pompe épiscopale. Son caractère se devine fortement original et intransigeant, on le sent au nombre de solides inimitiés et d’indéfectibles attachements qu’il suscite autour de lui. Sa spiritualité aussi apparaît dans le récit que fait Sulpice Sévère. Elle est faite d’une orthodoxie* inaltérable forgée dans le combat contre l’hérésie arienne. La vie de Martin révèle en fait plus un homme d’action et de terrain que le brillant orateur que veut en faire le biographe. Martin, le soldat de l’Empereur, n’est jamais très loin de St Martin l’évêque de Tours. Il est simplement devenu le soldat du Christ.

Le culte de Saint Martin connut une extrême popularité dont témoignent les quelques 3 700 paroisses françaises placées sous son patronage.

Vitrail représentant Saint Martin dans l’église du même nom à Cormeilles-en-Parisis

Créé en 2005, l’itinéraire culturel européen saint Martin de Tours fait partie des itinéraires labellisés par le Conseil de l’Europe.